[Revue de presse] ● Libra : Le temps des doutes et des inquiétudes
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[ Le Monde ⎟ Édition du jeudi 19 juillet 2019 ⎟ Page 11 ]
Pluie de critiques sur la monnaie de Facebook
Le projet de cryptodevise libra suscite la méfiance des régulateurs, banquiers centraux et gouvernements. Par Marie Charrel et Alexandre Piquard
Premières lignes (…) « Libra est dans tous les esprits », confiait à la presse, mercredi 17 juillet, le ministre allemand des finances, Olaf Scholz, lors de la réunion avec ses homologues et les banquiers centraux du G7, à Chantilly (Oise). Le même jour et la veille, la Chambre des représentants et le Sénat des Etats-Unis avaient auditionné longuement David Marcus, le responsable pour Facebook de ce projet de monnaie numérique. Après avoir créé la surprise, le libra, dont le lancement est prévu en 2020, semble presque faire l’unanimité contre lui, au sein des gouvernements du G7 qui peinent à s’entendre sur la taxation des géants du numérique, comme parmi les républicains et les démocrates américains. (…)
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[ Les Echos ⎟ Édition du vendredi 19 juillet 2019 ⎟ Page 05 ]
Soupçons sur le projet Libra
Les ministres des Finances du G7 sont parvenus à s’entendre sur l’évolution de la fiscalité des entreprises numérisées. l Mais d’autres travaux sont nécessaires, comme sur le sujet des cryptomonnaies. Par Richard Hiault
Extrait (…) Côté cryptomonnaies, le G7 Finances s’achève sur la suspicion que suscite le projet Libra de Facebook. « Il y a eu une forte mobilisation de tous les membres du G7 », a constaté François Villeroy de Galhau, le gouverneur de la Banque de France. Ce qu’a confirmé Bruno Le Maire tout en soulignant que, à l’instar des blockchains, les innovations technologiques permettant d’abaisser les coûts de transactions des systèmes de paiement transfrontières sont les bienvenus. Mais « le libra soulève des questions politiques et techniques concernant les règles de protection des données personnelles et bancaires, les règles antiblanchiment et de lutte contre le financement du terrorisme. Nous refusons l’émergence d’un Etat privé », a expliqué le ministre français. Président d’un groupe de travail sur le sujet, Benoît Cœuré, membre du directoire de la BCE, devra rendre un rapport final sur la question à l’automne prochain à Washington. (…)
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[ Le Temps ⎟ Édition du vendredi 19 juillet 2019 ⎟ Page 11 ]
Le G7 casse l’élan de la libra
Réunis près de Paris, les ministres des Finances des sept pays les plus industrialisés ont affirmé que la monnaie virtuelle annoncée par Facebook représen- tait une menace pour la stabilité financière mondiale. Par Ram Etwareea
Premières lignes Ce n’est pas une fin de non-recevoir, mais cela pourrait y ressembler. Réunis ces mercredi et jeudi à Chantilly, au nord de Paris, les ministres des Finances des sept pays les plus industrialisés (G7) se sont gardés de prononcer l’ultime sanction. Ils ont néanmoins émis des réserves, estimant que la libra proposée par Facebook pouvait représenter des risques pour le système financier international. (…)
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[ Le Soir ⎟ Édition du vendredi 19 juillet 2019 ⎟ Page 11 ]
Le G7 désemparé face à Libra, la cryptomonnaie de Facebook
Par Élodie Lamer
Extrait (…) Le problème, c’est que l’annonce de Facebook soulève une multitude de questions. Quelle en sera la nature ? Devra-t-on réguler l’émetteur de la Libra comme une banque ou comme un fonds monétaire ? Comment organiser des contrôles pour empêcher que cette cryptomonnaie ne soit utilisée à des fins de blanchiment d’argent et finisse par enrichir le terrorisme ? Comment assurer une protection adéquate des consommateurs ?Tous droits réservés
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[ Les Affaires ⎟ Édition du 2019 ⎟ Page 5 ]
Confieriez-vous votre portefeuille à Mark Zuckerberg ?
L’idée de lancer la Libra est brillante pour Facebook, mais elle est très mal reçue par plusieurs États et banques centrales qui pourraient perdre leur souveraineté monétaire. Par Jean-Paul Gagné
Extrait (…) L’idée de lancer la Libra est brillante pour Facebook, mais elle est très mal reçue par plusieurs pays et banques centrales, qui craignent les transferts de toute nature et le blanchiment de l’argent sale. Cette monnaie échapperait à la réglementation des États, qui perdraient leur souveraineté monétaire. La Libra ne serait pas non plus à l’abri d’une crise de confiance. D’où la demande d’une trentaine de groupes au Congrès américain d’imposer un moratoire sur cette idée « effrayante », comme l’a dit Chris Hughes, cofondateur de Facebook, lui aussi très critique du danger que représente ce géant médiatique.
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[ Investir ⎟ Édition du 20 juillet 2019 ⎟ Page 02 ]
Et si Facebook devenait une banque centrale ?
Le réseau social veut lancer une cryptodevise en 2020, soulevant une pluie de critiques des Etats. La Libra serait plus puissante que le Bitcoin. Par François Monnier, directeur de la rédaction
Premières lignes (…) Facebook a eu les honneurs d’un G7 à lui tout seul cette semaine. Réunis les 17 et 18 juillet à Chantilly, dans l’Oise, les ministres des Finances et les banquiers centraux des sept plus grands pays développés du monde ont étudié le projet de création d’une monnaie numérique baptisée « Libra » par Facebook. A l’unanimité, les membres du G7 ont rejeté ce projet, demandant plus de garanties et de régulation. Ils veulent éviter le blanchiment d’argent et mieux protéger les consommateurs. Mais ce ne sont peut-être pas leurs seules motivations. (…)
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[ PublicSenat.fr ⎟ Vidéo du 23 juillet 2019⎟ 56 minutes ]
Souveraineté numérique : audition d’Anton’Maria Battesti, responsable des affaires publiques de Facebook le 18 juillet 2019
Synopsis Place ce matin [18 juillet 2019, NDLR] à l’Audition d’Anton Maria Battesti, responsable des affaires Publiques de Facebook France. L’entreprise FB veut-elle supplanter les Etats ? C’est avec cette question que Franck Montaugé, le président de la Commission d’enquête sur la souveraineté numérique, a interpellé le représentant de Facebook. Au coeur de la polémique : le fait que Facebook veuille créer sa monnaie, Libra, une cryptomonnaie qui fait l’unanimité contre elle. Les Etats et les banques réclament que Facebook se plie pour sa monnaie aux standards de régulation les plus élevés, notamment en matière de lutte antiblanchiment et de protection des consommateurs, ainsi qu’aux règles des banques centrales. Notez que Facebook veut mettre en place sa propre cour suprême indépendante alors même que le gouvernement travaille sur des lois pour lutter contre les contenus haineux. Face à toutes ces craintes, le représentant de Facebook a déclaré qu’en aucun cas, Facebook n’essaie de supplanter les Etats, Facebook est un réseau social. C’est une entreprise qui fournit un service." a-t-il minimisé. Anton Maria Battesti est aussi intervenu sur la question de la protection des données, en déclarant avoir considérablement augmenté les contrôles.
Visionner la vidéo : https://www.publicsenat.fr/emission/les-matins-du-senat/souverainete-numerique-audition-d-anton-maria-battesti-responsable-des
ou
https://www.youtube.com/watch?v=UAzL1KvlqvoTous droits réservés
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[ Le Vif ⎟ Édition du jeudi 25 2019 ⎟ Pages 48 - 51 ]
Libra : « Facebook doit être soumis à une surveillance étroite », selon Pierre Wunsch, gouverneur de la Banque nationale de Belgique
Pour Pierre Wunsch, gouverneur de la Banque nationale de Belgique, le libra, renforcerait encore le pouvoir de Facebook. C’est surtout cet accroissement de monopole qui est inquiétant. Propos recueillis par Soraya Ghali
Extrait (…) Ce que promet Facebook est un moyen de paiement rapide, efficace et bon marché. J’y vois là un aspect positif, (…) Les paiements internationaux demeurent en effet très chers et, si Facebook peut pousser les autres acteurs à baisser leurs prix et à injecter de la concurrence, c’est une réelle opportunité. (…) Contrairement à ce que l’on entend partout, le libra n’est pas une nouvelle monnaie, puisque derrière le libra, il y a un panier de devises (euro, dollars…), mais un moyen de paiement à l’instar de PayPal. Ça n’est pas franchement révolutionnaire. (…) Il est hors de question de laisser des géants numériques développer des monnaies privées en dehors de toute réglementation. (…) Dans des pays où l’inflation est galopante, (…) le libra peut se révéler une valeur refuge, mais la majorité des habitants n’y auront pas accès. (…) Taxer Facebook de supra-Etat, cela marque les esprits mais cela ne me semble pas être un qualificatif pertinent. (…) Le bitcoin et autres cryptomonnaies se sont créés sur la volonté de s’ériger dans un environnement dissimulé, sur la base d’un système autorégulé, sans l’aide de l’Etat. Le bitcoin est subversif, voire spéculatif. Le libra n’est pas un rêve libertaire. Le libertaire veut la libre concurrence, Facebook fonctionne comme un monopole. ->(…)
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[ Le Temps ⎟ Édition du lundi 29 juillet 2019 ⎟ Page 08 ]
«La Finma a trop peu de ressources»
Les affaires juridiques qui frappent les entreprises suisses, privées ou publiques, résultent d’un modèle de compliance inapproprié, selon Daniel Bühr, président d’Ethics & Compliance Switzerland. Propos recueillis par Emmanuel Garessus
Extrait (…)
Que pensez-vous de la libra sous l’angle de la compliance? Il est important d’accompagner de près des développements technologiques qui se concrétiseront quoi qu’il arrive. Mais la Finma doit aussi prendre des sanctions, si nécessaire. Dans le cas inverse, la libra pourrait être la source d’un grave conflit entre la Suisse et les Etats-Unis. (…)Tous droits réservés
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[ LesEchos.fr ⎟ Édition numérique ⎟ 07 août 2019 ]
Libra : Facebook sommé de donner des garanties sur les données personnelles
Dans un communiqué commun, plusieurs régulateurs en charge de la protection des données personnelles tirent la sonnette d’alarme au sujet du projet de cryptomonnaie attendu pour 2020. Ils craignent des abus de la part de Facebook et de ses partenaires. Par Raphaël Bloch
Extrait (…) Dans leur texte, les régulateurs expliquent que le groupe de Mark Zuckerberg, (…) n’a « pas répondu aux préoccupations des autorités en matière de confidentialité ». Pour eux, le projet du géant américain et de ses 27 partenaires (Visa, Uber, eBay) pourrait avoir un impact énorme, au-delà des simples « données financières ». (…) Dans un document transmis au gendarme financier américain (SEC), Zuckerberg a indiqué pour la première fois que le projet, attendu pour 2020, pourrait être décalé, voire même « annulé », à cause de complexités « légales et réglementaires ». Un point qui n’a pas échappé aux régulateurs. (…)
L’article complet en ligne : https://www.lesechos.fr/finance-marches/marches-financiers/libra-facebook-somme-de-donner-des-garanties-sur-les-donnees-personnelles-1122588
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[ Le Temps ⎟ Édition du 8 août 2019 ⎟ Page 9 ]
Libra entrouvre la porte au préposé fédéral
L’autorité de protection des données devrait recevoir des informations sur le projet de monnaie numérique de Facebook. Une première étape avant une potentielle prise de position. Par Florian Delafoi
Extrait (…) Après plusieurs relances, le préposé fédéral à la protection des données a obtenu une première réponse de l’association Libra, basée à Genève, au sujet du fonctionnement de la monnaie numérique de Facebook. «Cette dernière a maintenant désigné un cabinet d’avocats suisse et a accepté de fournir des informations plus détaillées sur le projet», a indiqué mardi l’autorité dans un communiqué, sans donner plus de précisions sur la teneur et le délai de livraison des éléments. Une date butoir a bien été fixée, sans être rendue publique.
L’article complet également en ligne : https://www.letemps.ch/economie/libra-entrouvre-porte-prepose-federal
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[ Le Parisien ⎟ Édition du vendredi 16 août 2019 ⎟ Page 06 ]
Gilles Babinet : « Les dirigeants de Facebook doivent craindre la prison en cas d’abus »
Gilles Babinet, vice-président du Conseil national du numérique, estime que les Etats doivent briser le sentiment d’impunité du géant américain, qui enchaîne les scandales sans en pâtir. Par Chloé Barbaux
Extrait (…) « Nous devons briser ce sentiment d’impunité et faire en sorte que ces personnes aient peur d’aller en prison en cas d’abus.(…) Nombreux sont les dirigeants de Facebook qui s’inspirent de la culture libertarienne et méprisent les institutions étatiques. Le lancement de la monnaie Libra, c’est une agression envers les Etats du monde entier. (…) Ce n’est pas pour rien que les institutions de Libra seront basées à Genève : en Suisse, Facebook sera le plus à l’abri possible des réglementateurs européens ou américains. (…) Facebook était jusque-là un réseau social conversationnel, il veut devenir un réseau social transactionnel. Les utilisateurs pourront s’envoyer entre eux de l’argent via les applications Messenger et WhatsApp, comme le réseau WeChat. Et surtout, acheter directement les produits des partenaires de Facebook. L’enjeu est donc immense car, avec plus de 2 milliards d’utilisateurs, l’entreprise californienne pourra accéder à une puissance inégalée. »
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[ Les Echos ⎟ Édition du jeudi 22 août 2019 ⎟ Page 20 ]
L’Europe pourrait enquêter sur le libra de Facebook
Les autorités de la concurrence de l’Union européenne craignent que l’exploitation des données personnelles par le réseau social représente une entrave à la concurrence. Par Alexandre Rousset
Extrait (…) Facebook n’a pas souhaité réagir à ces révélations, tandis que la Commission européenne a simplement indiqué par la voix d’un de ses porte-parole qu’elle « surveille l’évolution du marché dans le domaine des cryptomonnaies, y compris le libra et son développement ». (…) Facebook et ses partenaires vont devoir être beaucoup plus transparents s’ils veulent que le libra voit bien le jour.
La version numérique complete également en ligne : https://www.lesechos.fr/finance-marches/marches-financiers/libra-lunion-europeenne-pourrait-ouvrir-une-enquete-sur-la-cryptomonnaie-de-facebook-1125610
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[ LaLibre.be⎟ Édition numérique ⎟ 26 août 2019 ]
Cryptomonnaie de Facebook: les parlementaires américains restent inquiets
Une délégation parlementaire américaine revient de Suisse, où Facebook a confié la gouvernance de son projet de cryptomonnaie Libra à une entité indépendante basée à Genève, avec les mêmes craintes de voir un géant privé émettre sa propre monnaie , a déclaré la présidente de la commission des Services financiers de la Chambre des représentants. Par François Remy
Extrait (…) Depuis maintenant un mois, les législateurs des Etats-Unis cherchent activement à évaluer l’impact de ce projet du réseau social sur les consommateurs, les investisseurs, mais également la sécurité nationale ou encore le système financier américain. (…) Rappelons que la présidente de la commission avait requis un “moratoire” sur Libra le temps que le Congrès et les régulateurs se penchent sur le projet “compte tenu du passé troublé de l’entreprise” et des inquiétudes liées aux monnaies virtuelles en général.
L’article complet en ligne : https://www.lalibre.be/economie/entreprises-startup/cryptomonnaie-de-facebook-les-parlementaires-americains-restent-inquiets-5d63db62f20d5a0227cf7329
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[ RTL.lu ⎟ Édition numérique ⎟ 28 août 2019 ]
Réunion des ministres des Finances des pays germanophones au Luxembourg : Des challenges fiscaux au cœur des discussions
Une réunion entre les ministres des Finances de l’Allemagne, du Liechtenstein, d’Autriche et de la Suisse se tenait ce mardi au Luxembourg.
Extrait (…) Les monnaies virtuelles, également appelées cryptomonnaies, étaient au centre des discussions avec le projet Libra, la “devise” future de Facebook. Ces nouveaux moyens de transactions représentent de nouveaux défis pour les pays mais également de nouvelles chances pour les finances nationales. (…)
L’article complet en ligne : https://5minutes.rtl.lu/actu/luxembourg/a/1395152.html
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[ LaTribune.fr ⎟ Édition numérique ⎟ 02 septembre 2019 ]
Pas de Libra sans Richard Nixon !
C’est un clin d’œil involontaire de Facebook quand il annonce le Libra, l’année et quasiment le mois des 75 ans des accords de Bretton Woods. Car s’ils n’avaient été revoqués par Nixon, le Libra n’aurait pas pu voir le jour. Par Charles Cuvelliez, Université de Bruxelles et Jean-Jacques Quisquater, Université de Louvain, Research Associate, MIT. Par Charles Cuvelliez et Jean-Jacques Quisquater
Extrait Lorsqu’il les révoqua, Nixon conféra en pratique et sans le vouloir, dans une sorte de continuum, au dollar et non plus à l’or ce rôle de référence dont les USA profitent depuis. Avant 1971, la convertibilité-or du dollar rejaillissait de facto sur les autres monnaies puisqu’on pouvait les échanger contre des dollars. Depuis lors, les monnaies ont leur valeur déterminée par l’offre et la demande. Rien n’empêche alors d’aboutir à une valeur nulle pour une monnaie s’il n’y aucune demande. (…) Le Libra ne sera pas émis par un État. Ce n’est pas une première puisque toutes les autres cryptomonnaies partagent cette qualité. (…) Avant les cryptomonnaies, il y a eu d’autres monnaies privées : les cigarettes pendant la Seconde Guerre mondiale (dans les camps de prisonniers). En fait, tout peut servir de monnaie pour autant qu’il y ait une offre et une demande. (…)
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[ Reuters.com ⎟ Dépêche ⎟ 02 septembre 2019 ]
Pas de Libra sans Richard Nixon !Le Libra de Facebook pourrait saper les pouvoirs de la BCE, selon Mersch
Par Reuters
Premières lignes Une large acceptation de la cryptomonnaie Libra projetée par Facebook pourrait aller jusqu’à ébranler la capacité de la Banque centrale européenne (BCE) à mener à bien sa politique monétaire, créant un risque potentiel pour l’euro, a dit lundi Yves Mersch, l’un des membres du directoire de l’institution. (…)
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[ Challenges ⎟ Édition du jeudi 5 septembre 2019 ⎟ Page 54 ]
Pourquoi le projet présenté par Facebook est voué à l’échec
Difficile d’envisager une monnaie universelle sans le soutien des banques centrales. Ces dernières seraient, elles, bien plus légitimes pour prendre une initiative en ce sens. Par Michel Aglietta, professeur émérite à l’université de Paris-Nanterre et conseiller scientifique au Centre d’Études Prospectives et d’Informations Internationales (Cepii).
Premières lignes La libra prétend être une e-monnaie parfaitement convertible en unités de compte officielles. Si elle était nationale et si son émetteur respectait les mêmes règles que les banques, il n’y aurait pas de problème majeur. Le danger est qu’elle se prétend universelle et que son émetteur envisage de s’affranchir des règles publiques qui légitiment la monnaie. V -> (…)
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[Presse] Challenges ● La finance mondiale secouée
[ Challenges ⎟ Édition du jeudi 5 septembre 2019 ⎟ Pages 52 - 54 ]
La finance mondiale secouée
Risque dé faillite, aubaine pour le crime organisé, retour au Moyen Age… Banquiers privés et centraux se rejoignent pour dénoncer le projet de Facebook. Par Jean-Pierre de La Rocque et Grégoire Pinson
Premières lignes Benoit Cœré a bien résumé la panique qui a saisi la planète finance. « Jusqu’alors on laissait se développer les petits projets dans le bac à sable. Là, on a un éléphant dans le bac à sable », a expliqué aux Rencontres économiques d’Aix-en-Provence ce membre du directoire de la Banque centrale européenne (BCE). L’éléphant en question était né quelques semaines plus tôt, en juin, avec l’annonce du projet de monnaie libra, concocté par Facebook. Et il est prévu que ce drôle d’animal monétaire voie le jour dès 2020. Autant dire que le dossier est en haut de la pile qui attend la nouvelle présidente de la BCE, Christine Lagarde, qui prend ses fonctions le 1er novembre. -> (…)
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[ Le Temps ⎟ Édition du vendredi 6 septembre 2019 ⎟ Page 15 ]
Thomas Jordan est plus ouvert à la libra que ses pairs
Lors de sa première prise de position sur le sujet, le président de la direction de la BNS se veut nettement moins critique sur le potentiel des «stablecoins» comme la libra de Facebook que sur les cryptomonnaies. Par Emmanuel Garessus
Extrait (…). L’approche [de Thomas Jordan, président de la direction de la BNS, NDLR] est très éloignée de celle de Jerome Powell, le président de la Réserve fédérale, exigeant en juillet l’arrêt du projet lancé par Facebook (…) La Banque des règlements internationaux (…), s’attend, elle, à des effets négatifs sur la prospérité économique si de grands groupes, comme Facebook, à la source du projet, entravent la concurrence du secteur financier. Aucune banque traditionnelle ne fait partie des fondateurs de l’association Libra. Or, selon l’Association des banques allemandes, la libra pourra faire perdre des informations sur les clients et accroître la consolidation bancaire. (…) «Au final, c’est le marché qui décidera des formes de monnaies auxquelles les ménages et les entreprises accorderont leur préférence à long terme», a déclaré Thomas Jordan. (…) De l’avis de la BNS, «le potentiel des stablecoins (comme la libra) est plus élevé que celui des cryptojetons» (comme le bitcoin). Les fortes fluctuations de ces derniers en font des «instruments spéculatifs». (…)