Rapport TRACFIN ● Tendances et analyse des risques en 2017-2018
-
Tendances et analyse des risques en 2017-2018
Le rapport Tendances et analyse des risques de blanchiment et de financement du terrorisme est consacré à l’analyse des principales typologies de fraudes et des risques émergents traités par TRACFIN.
Il vient en prolongement des rapports 2015 et 2016, afin de suivre l’évolution de certaines menaces déjà signalées par TRACFIN (en particulier le financement du terrorisme et les escroqueries commises en bande organisée), de souligner les risques fondamentaux qui affectent les systèmes français et international (réseaux de sociétés éphémères, nouveaux prestataires de services de paiement et de monnaie électronique, crypto-actifs).
Dans son chapitre “Entraver le blanchiment de capitaux illicites par les canaux bancaires”, un paragraphe est consacré aux “fausses offres d’investissement en crypto-actifs [qui] ont proliféré fin 2017 avec la hausse spéculative des cours.”
Les escroqueries au forex semblent avoir diminué au profit des escroqueries aux investissements en crypto-actifs. Le modèle reste le même : des prestataires non agréés proposent aux particuliers d’investir dans l’achat de crypto-actifs (principalement le bitcoin, l’ether ou le ripple).
Les escrocs créent un site internet incitant les particuliers à investir dans les crypto-actifs, en-dehors de tout enregistrement auprès des autorités de marché. Parallèlement, ils ouvrent des comptes bancaires, souvent dans des banques en ligne de pays européens tels que les Pays-Bas ou le Royaume-Uni, voire en France en dissimulant à leur banque l’objet réel de l’activité. Ils assurent ensuite la promotion de ces sites par des campagnes de publicité sur internet ou par démarchage téléphonique, en vantant la simplicité, la rapidité et la forte rentabilité des produits qu’ils proposent.
Une fois que les particuliers appâtés ont viré leurs fonds vers les comptes bancaires désignés par le site, quelques retours sur investissement peuvent être quelquefois réalisés pour convaincre les épargnants, dans une logique de pyramide de Ponzi. Mais rapidement, les créateurs du site transfèrent l’essentiel des fonds vers l’étranger et rompent toute relation. Les particuliers abusés n’ont plus aucun recours. La durée de vie de ces sites peut être très brève, ce qui limite les possibilités de réaction des établissements de crédit teneurs de compte.
Ces escroqueries simples se sont multipliées avec la flambée spéculative des cours du bitcoin au cours du dernier trimestre 2017. L’Autorité des marchés financiers (AMF) a publié plusieurs mises en garde, notamment les 22 février et 5 juillet 2018, incluant des listes de noms de sites frauduleux.
Les escroqueries ont également été facilitées depuis 2017 par le développement des levées de fonds en crypto- actifs, ou Initial Coin Offering (ICO).
Le cinquième chapitre est dédié au fait de “Réguler le secteur des crypto-actifs aux plans national et international”
Tous droits réservés